lundi 22 août 2016

22 août 2016

Cher Joachim

Vous souvenez-vous de ce jour que nous avions nommé "le jour d'après"? Nous l'avions ainsi nommé car ce jour tant attendu avait été précédé par une catastrophe telle qu'elle éclipsait la grandeur que
"notre" grand jour eut du avoir. Vous le savez, ce ne fut pas le cas.
Ainsi, malgré nos craintes raisonnables, ce fut le contraire qui se passa.
L'ombre de la catastrophe a fini par mettre en lumière ce qui, sans cela, eut pu passer pour bien morne... Jusque là nous n'étions guère concerné, il faut bien l'avouer, mais jamais nous n'aurions pu imaginer... ce qui allait se passer... et quelles conséquences cela allait avoir. Pour commencer, certaines évidences se mirent à grandir telles les plantes au printemps.
"Certaines fonctions, plus que d'autres, sont plus qu’une fonction" telle fut la devise qui jaillit et devint très vite notre devise...
Ainsi le germe de la plante, sans la plante, ce n'est pas le moindre des paradoxes, avait vu le jour:
celle-là même qui nous avait éclaboussé le jour précédent...
Toujours est-il que ce jour-là, s’élevant au-dessus des noirs tumultes d'un feu encore brûlant, fine et tremblotante comme une tige de violette, une colonne de fumée blanche sur l'horizon se distingue. Pour qui sait voir. Seulement.
Déjà la cour se forme. Le cortège des courtisans se presse au portillon. Saviez-vous, cher Joachim, qu'il ne me fallut pas plus attendre pour recevoir clairement le premier des avertissements. Certes, le ton était parfait, la bienveillance et le miel manifeste. J'ai failli dire ostentatoire, mais je me retiens pour bien montrer que je tiens compte dudit "avertissement" que je devrais appeler "conseil".





Ainsi donc, le jour d'après et tous ceux qui suivirent, notre âne se mit en quête de nourriture. Il mangea toute celle qu'il pu trouver. Quand il n'y en eu plus, il se dit qu'il en trouverais ailleurs et qu'elle serait encore plus verte et savoureuse qu'ici. Naturellement il se trompait. Pendant des jours entiers il ne trouvait rien à manger. Une petite touffe de temps à autre, lui redonnait espoir. Mais à chaque fois il était déçu. Il pensait avec nostalgie à tout ce qu'il avait oublié...

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